Jour après jour, Max est revenu. Il ne mangeait presque rien. Il ne jouait pas. Il venait, restait là, puis repartait au crépuscule. Clara s’attacha à lui. Elle parlait peu, mais lui parlait comme à un vieil ami. Elle lui racontait ses journées, ses peurs, ses souvenirs. Et bien qu’il ne réponde jamais, elle sentait qu’il comprenait.
Jusqu’à ce matin de juin.
Le soleil brillait fort. Les fleurs autour de la tombe étaient en pleine floraison. Max est arrivé, comme toujours. Mais ce jour-là, il ne s’est pas couché. Il s’est contenté de rester debout quelques minutes, face à la pierre, comme s’il écoutait une voix. Puis, lentement, il s’est tourné vers Clara. Il la regarda longtemps, une dernière fois, avant de marcher vers le petit sentier derrière les cyprès.
Et il ne revint plus.
Clara chercha, demanda, laissa même de la nourriture et de l’eau. Mais Max avait disparu. Comme s’il avait accompli ce qu’il avait promis. Comme si la paix était enfin venue.
Depuis, la tombe de Maria ne reste jamais sans fleurs. Clara les change chaque semaine. Elle a même fait graver, discrètement, sous la pierre :
« Fidèlement aimé. Fidèlement attendu. »
Parfois, quand le vent souffle doucement dans les feuilles, elle croit encore entendre des pas sur les graviers. Des pas lents, lourds, et un souffle paisible.
Et alors elle sourit, en silence.
Parce qu’elle sait que certains liens, même au-delà de la mort, ne se défont jamais.
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