Là où il l’attend toujours – Partie 2 : Le retour du vent
Le printemps suivant, le gardien du cimetière avait changé. L’ancien, trop vieux, était parti vivre chez sa fille, en ville. C’est Clara, une jeune femme venue de loin, qui avait repris la relève. Elle n’avait entendu parler de l’histoire que par des bribes. Un vieux chien fidèle, une tombe oubliée, un amour impossible à briser.
Au début, elle pensait que ce n’était qu’une légende locale, une de ces histoires qu’on raconte pour se sentir moins seuls parmi les morts. Mais tout changea un matin d’avril.
Elle venait d’ouvrir la grille, comme chaque jour, quand elle l’aperçut.
Un chien. Grand. Fatigué. Son poil plus blanc que doré. Il marchait lentement, le museau bas, les yeux usés. Il longeait les allées sans hésiter, contournait les croix comme s’il les connaissait toutes. Et puis il s’est arrêté, là, à la même tombe que sur la photo jaunie accrochée dans la petite cabane du gardien.
Clara sentit son cœur se serrer.
C’était lui. Max. Ou alors… son fantôme ?
Elle s’approcha, sans bruit. Il la regarda. Il ne semblait pas effrayé. Il avait ce regard ancien, fatigué, mais toujours empli d’une étrange paix. Il s’est couché sur la tombe, lentement, et a fermé les yeux.
Elle ne voulait pas le déranger. Elle s’est assise à distance, silencieuse, comme si elle partageait quelque chose avec lui — un secret, une douleur, une mémoire qu’elle n’avait même pas vécue.
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